Appel à communications
Colloque : « Occitan, poésie et traduction : approches théoriques et pratique(s) »
dir. Laurent Alibert
26 et 27 novembre 2026
La question de la traduction poétique de l'occitan est déjà riche d'études critiques nombreuses et diverses. Elle continue inlassablement d’interroger puisqu’elle joue un rôle dans la survie même et la pérennisation d’une littérature minorée. Encore tout récemment Christian Lagarde et Philippe Gardy viennent de rassembler des articles autour du thème « Littérature occitane contemporaine et autotraduction. Une évidence… souvent occultée » à paraître prochainement dans la revue Plumas.
La traduction poétique peut parfois même tendre à devenir un pan autonome de l'activité contemporaine dans la production poétique en occitan (ainsi, la rubrique "Convidat" de la revue OC a pu servir à la découverte de poètes majeurs en France au-delà de l'occitan, mais grâce à lui (on pense à Gabriel Mwènè Okoundji d’abord publié dans OC, et dont la reconnaissance a notamment abouti à son entrée cette année dans la collection Poésie/Gallimard).
La spécificité de ce colloque tient à ce qu'il sera centré sur le croisement des théories et des pratiques de la traduction : jusqu'où le traducteur décide-t-il de s'imposer des contraintes formelles pour son texte-cible, quelles contraintes issues du texte-source retient-il et lesquelles écarte-t-il?
L'appel à communication ne partira pas du principe que l'occitan est la langue source, elle pourra être envisagée comme la langue cible et dès lors les contraintes formelles de traduction se poseront différemment.
Le colloque mettra également l'accent sur les implications formelles de l'autre langue (qu'elle soit source ou cible) : traduire de l'occitan vers l'anglais n'implique pas les mêmes questionnements que le processus l'inverse ni que vers où à partir du finnois, du français, du créole haïtien, de l'ossète ou du turc.
Le traducteur choisit-il de mettre en application une approche théorique de la traduction, avec des modèles identifiés (par exemple H. Meschonic « Poétique du traduire », ou encore Greimas avec « Pour une théorie du discours poétique »), ou au contraire une approche résolument intuitive et empirique mais basée sur une connaissance intime du détail de la langue de l'auteur, de sa culture et d'une pratique continue de l’exercice de traduction (exemple d’André Markowicz)?
Cette liberté fait que le colloque ne se veut pas un colloque de traductologie, mais de réflexion dans un continuum théorie/praxis de la traduction ou le communicant pourra placer librement son curseur.
Nous ne prendrons pas en compte les communications concernant les traductions d'auteur et nous concentrerons sur le travail du traducteur devant l'altérité poétique et identitaire.
Contact : Laurent Alibert / laurent.alibert@univ-montp3.fr